Quand Steply n’était encore qu’au stade d’idée, que la graine commençait à peine à germer, je suis tombée sur une chronique d’Hugo Clément sur France inter expliquant un principe finalement assez simple :
“On peut être écolo sans être exemplaire”
— Hugo Clément
Et il faut dire que ça a été un réel catalyseur tant cela faisait écho à la (future) raison d’être de Steply.
Le réchauffement climatique est un enjeu majeur de notre temps, qui nécessite une action urgente et collective. Pour répondre à cet enjeu, nous sommes de plus en plus de personnes à adopter des modes de vie plus écologiques, en réduisant notre consommation d'énergie, en mangeant moins de viande, en utilisant des moyens de transport plus durables, en recyclant, en achetant des produits locaux, etc.
Cependant, nous pouvons vite être découragé.e.s par la difficulté de cette tâche, ainsi que par les sacrifices qu'elle implique, moi la première ! Comme beaucoup, je me sens parfois seule, dépassée par l’ampleur et incapable de faire une différence significative. Mais ce qui cristallise le plus mon action c’est le sentiment d’être jugée pour ne pas être « assez » écologiques, et ce au moindre écart.
L’importance de rester réaliste
Chez Steply, il nous est important de se rappeler que chaque petit geste compte, même s'il n'est pas parfait.
Au lieu de se concentrer sur le fait d'être parfaitement écologique, il est préférable d'adopter une approche réaliste et réalisable pour devenir plus respectueux de l'environnement. Être un « écolo imparfait » est une étape importante vers un changement de comportement durable.
Et la réalité, c’est que la plupart des gens ne seront jamais parfaitement “écolos”. Les exigences de la vie moderne peuvent souvent entraver les efforts pour adopter un mode de vie plus écologique. Par exemple, il peut être difficile de trouver des produits locaux ou biologiques, ou encore de réduire ses déplacements en voiture si on habite loin de son lieu de travail. Il peut également être difficile de renoncer à des plaisirs coupables tels que voyager en avion, manger de la viande, ou consommer des biens superflus.
Culpabiliser les gens est contre-productif
Culpabiliser les gens face à certains comportements non-écologiques est une approche contre-productive pour plusieurs raisons, en effet nous constatons que cela :
- Pousse à l’inaction : la culpabilité peut être décourageante et peut empêcher les gens de prendre des mesures positives pour l'environnement. Se sentir coupable peut causer des sentiments de honte et de faible estime de soi, qui nuisent à la motivation d'une personne à changer ses comportements.
- Ferme le dialogue : la culpabilité peut dissuader de parler de l'environnement ou de ses préoccupations environnementales. Quand on se sent coupable de son propre comportement, nous sommes d’office plus réticent.e à aborder le sujet avec d'autres personnes, même si l’on est préoccupé.e par l'environnement.
- Rend l’effort inaccessible : En outre, culpabiliser les gens peut renforcer l'idée qu'être écologique est un mode de vie extrêmement difficile et inaccessible, réservé à un seul petit nombre de personnes qui ont les moyens et les ressources pour adopter un mode de vie écologique. Face à cela, on peut vite se sentir incapables de suivre le rythme.
Le rôle de Steply dans tout ça
Bref vous l’aurez compris, chez Steply, nous sommes convaincus qu’une approche plus productive est de fournir des informations et des encouragements positifs sur les actions écologiques.
- En fournissant des informations sur les effets positifs de l'adoption d'un comportement plus écologique, les gens peuvent être motivés à faire des choix plus respectueux de l'environnement.
- En outre, en encourageant les gens à faire des choix respectueux de l'environnement, ils peuvent se sentir soutenus dans leurs efforts pour adopter un mode de vie plus écologique
Cette approche encourage la participation et l'action positive plutôt que la culpabilité et la réticence.
Les limites auxquelles Steply devra faire face
Bien qu’intimement convaincus par cette approche méliorative, nous anticipons un risque de l’application face auquel nous nous creusons la tête.
Comment s’assurer de ne pas tomber dans l’effet “mes petits gestes écolos compensent mes gros écarts” ? Pour prendre un autre exemple, c’est un peu comme si vous vous lanciez dans un régime et pour ce faire vous supprimer le sucre de votre café le matin mais que vous continuez à manger un burger tous les midis.
Pour revenir à nos moutons (ou plutôt à notre 7ème dragon de l’inaction pour les lecteurs assidus du blog !), il ne faudrait pas que les futurs écolos imparfait de Steply puissent penser “j’ai mangé végétarien le mois dernier, j’ai suffisamment compensé pour faire un voyage à Bali cet été”.
L’exemple est simpliste, mais il illustre bien l’effet contre-productif, et potentiellement dévastateur que pourrait avoir l’application. On la joue un peu drama mais c’est une réelle inquiétude qu’on partage ici !
Pour répondre à cela, nous comptons nous appuyer sur :
- Un système de points cohérents facilitant la mesure de son impact
- Un suivi personnalisé dans la durée afin de mesurer et projeter sa progression
- Des informations claires permettant de comprendre comment adopter des modes de vies durables.
Et bien évidemment un réseau d’entraide grâce à une communauté engagée !
En résumé, avec Steply nous voulons réunir des millions d’écolos imparfaits, en action pour diminuer leur impact sur l’environnement, tout en n’étant pas irréprochables, plutôt que d’avoir quelques milliers de gens exemplaires mais très minoritaires.
On ne le répètera jamais assez : chaque geste compte !